Pierre Bernard

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Atelier d'architecture et d'urbanisme

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Renouvellement urbain du quartier du Pile

2013, Roubaix [Nord]

L’engagement dans ce projet fait suite à un dialogue compétitif au cours duquel nous avons produit un document de méthode. Nous y avons questionné nos façons de faire et proposé une démarche participative spécifique (et non généraliste) aux enjeux du quartier. Cet engagement réévalué au fur et à mesure de l’avancement du projet a un objectif : faire que le quartier redevenir un quartier ordinaire (ou comment la pauvreté n’est plus un marqueur du Pile).

Il s’agira donc d’arriver au plus près d’une situation de quartier populaire ordinaire au terme de ces 8 années d’intervention au Pile. Partir de l’état social et spatial actuel et créer les conditions pour qu’une population devienne actrice de la mutation du quartier et que la puissance publique retrouve une efficacité à la fois symbolique et opérationnelle.

Ces conditions se mettent en place par des actions et réalisations concrètes étroitement coordonnées autour de ces domaines :

— La revalorisation spatiale et fonctionnelle du logement

— La reconquête de l’espace public

— Le confortement de la mixité sociale endogène et à terme, exogène

— Le développement de la parole et du regard des habitants sous des formes culturellement valorisantes.

Nous ne prétendons pas résoudre ni apporter des réponses exhaustives à toutes les questions spatiales et moins encore sociales. Notre optique est d’agréger au mieux les compétences urbanistiques, sociales, culturelles et économiques avec celles des habitants. C’est là que nous comptons être innovants : la mobilisation des habitants mais aussi des techniciens peut créer avec les élus une gouvernance remarquable au Pile et à Roubaix.

Cette période d’intensité ne peut pas être un feu de paille, une parenthèse, mais doit embrayer durablement sur un cycle vertueux de requalification. Le quartier doit « acquérir un potentiel réel d’auto-régénération» après 35 années de politique urbaine.

L’enthousiasme de notre action n’est pas un angélisme. Nos expériences précédentes nous font savoir que toute promesse « d’empowerment » ne se réalise que si la puissance publique (élus et techniciens) accroît aussi de manière critique sa propre puissance d’agir.