Après Bourbourg c’est à New York, sur Park Avenue, qu’Anthony Caro nous invite à l’accompagner dans un pari cette fois-ci urbain. L’appréciation précise de la physionomie de la ville a conduit au choix de trois blocs au droit de Central Park. Entre deux falaises d’immeubles, la pièce court d’un bord à l’autre du terre-plein central, surélevé du fait du tunnel du train presqu’affleurant et de construction fragile. Cette frise horizontale de 150 m, très prégnante, structure l’espace sculptural et constitue aussi la charpente qui reçoit des motifs dynamiques, à percevoir à pied et en auto. Seuls 3 éléments font la pièce : le profil en U, le tube creux et la tôle plane. Cette ascèse matérielle libère étonnamment le langage formel mais oblige à une précision extrême des assemblages, eux mêmes sculpturaux. Cette pièce tient ensemble et serrés les deux enjeux de la plasticité constructive et de la tenue dans ou de l’espace urbain. Deux enjeux qui sont aussi ceux de l’architecture… avec laquelle Anthony Caro n’entretient aucune confusion.