La ferme Le Tourneur, fortement associée à l’église Saint Etienne, a conservé tous ses corps de bâtiment largement remaniés pour certains, fortement dégradés quelquefois. C’est sur cette base architecturale vernaculaire que nous nous appuyons.

L’ensemble, compris les espaces environnants, a été pris comme un palimpseste qui ne cesse de s’écrire. C’est ce qui nous a permis de différencier sans détour ce que nous apportions d’expression contemporaine.

Les deux constructions neuves que sont le volume d’accueil et la couverture des fouilles ont en commun leur relation très forte avec le sol du site. Le volume d’accueil reprend l’empreinte de la bergerie, qui sera creusée pour mettre en relation tous les niveaux de sols intérieurs et extérieurs, du terrain de fouilles, à la cour de la ferme, en passant par l’altimétrie de la nouvelle place publique.

Ce volume d’accueil dont l’inflexion reçoit le visiteur venant de la rue de la Mairie est aussi l’initiateur dans son tracé des soutènements, emmarchements, terrasses qui structurent l’abord de la ferme et l’introduction à la visite des fouilles.

Le travail sur la matérialité implique une dimension constructive et un accompagnement conséquent de la main qui fait. C’est un projet d’artisans. Toute la part de réhabilitation des maçonneries existantes supposera une attention au détail à l’extérieur comme à l’intérieur. Les murs du logis et de l’écurie par exemple seront doublés de béton de chanvre pour garder leur souplesse et la géométrie que l’histoire leur a donnée.

Le bâtiment neuf de l’accueil sera une évocation de la poterie. Les grands pans de murs de géométrie très simple se présenteront comme des empilements de terre cuite, sortes de tessonnières en coupe : la tuile mécanique récupérée de la bergerie sera sciée pour être montée en bardage posé sur des soubassements en pierre. La dalle haute du toit, débordante à l’extérieur, sera coulée sur des pots renversés formant caissons.